L’Association CERADS, apolitique et non confessionnelle, a été constituée à l’initiative du Père Michel Lunardini, selon statuts déposés le 26/04/1984 à la Préfecture de Police de Paris ; elle a été reconnue d’intérêt général par arrêté préfectoral du 1/03/1989, permettant alors la défiscalisation des dons.

Ses premières réalisations significatives, déjà d’ordre économique, ont permis la réalisation de séchoirs à oignons, en région de Saint-Louis du Sénégal, destinés à étaler la commercialisation des oignons, ingrédient fondamental dans la cuisine sénégalaise, afin de permettre aux agriculteurs de maintenir des prix de vente stables.

Premier logo du CERADS

Premier logo du CERADS

Un tournant majeur a été opéré en 1993, avec la conception à Diagambal (vallée du fleuve Sénégal, à 35 km à l’Est de Saint-Louis), de la première station de traitement des eaux de surface, en contexte rural dans le delta du fleuve. Initiée et construite sous la surveillance du regretté ingénieur Gérard Benoît, sur financement Syndicat des eaux d’Ile de France, la station d’eau potable a été le précurseur, à plusieurs titres, du mode de fonctionnement de l’ONG :

– la prise de conscience que la disponibilité en eau de bonne qualité était le déclencheur d’un cercle vertueux du développement : 4 à 5 heures de temps quotidien gagné essentiellement par les femmes, éradication des problèmes récurrents de santé dus aux parasites de l’eau, re-investissement immédiat du temps gagné par les femmes dans des activités productives, enrichissement des familles, libération de la contribution des enfants au budget des ménages, ce nouvel état de fait a conduit l’ONG à diversifier son action : structuration des populations, soutiens scolaires, formations en comptabilité et gestion.

– Après un audit réalisé par l’Etat sénégalais des stations d’eau potable réalisées par les ONG, réalisation d’un ambitieux programme de construction de stations d’eaux de surface sur les axes hydrauliques « Gorom et Lampsar » sur financement de la Banque islamique de développement. Illustration du fait que, même en ne disposant que de moyens limités, l’ONG, par des choix techniques novateurs mais adaptés, peut être un ferment d’initiatives plus larges, ce que nous ne manquons pas d’appliquer dans d’autres contextes.

A la fin des années 1990, un programme marquant : une aide en formation professionnelle aux migrants originaires du fleuve Sénégal, essentiellement des citoyens maliens et mauritaniens, afin d’orienter les financements des communautés sahéliennes vivant en France vers des investissements productifs. Première incursion de l’ONG au Mali, en région de Kayes, et maintien permanent de contacts avec les associations en France appelées « villages-bis ».

Au début des années 2000, suite à de graves problèmes de santé du Père fondateur, et de divergences sur la gestion de l’association, une équipe renouvelée, comprenant quelques membres historiques et de nouveaux membres, yvelinois pour l’essentiel, se met en place : nouveaux statuts, gestion rigoureuse, redémarrage de la collaboration avec Diagambal avec une extension de la station d’eau potable en 2003/2004, toujours sur financement SEDIF. C’est le point de départ de la diversification de l’ONG :

– au niveau du village d’origine, travail sur tous les leviers du développement : organisation structurelle, appuis à la scolarité, volets énergies renouvelables.

– Diversification géographique : majoritairement constituée d’ingénieurs, l’équipe du CERADS souhaite découvrir de nouveaux contextes physiques au Sénégal : les îles du Saloum, la région du Fouta.

Un second tournant a lieu à la fin 2008 à l’occasion d’une mise en contact avec les Lions Clubs, pour lesquels le CERADS devient maître d’oeuvre sur le village de Sinthiou Garba (11000 habitants) en région de Matam. D’abord limité à un renforcement et une extension du réseau d’adduction en eau potable et à la création de deux petits périmètres irrigués, le programme évolue vers la résolution de deux problématiques lourdes :

– le problème du fer dans les eaux de la nappe profonde du Maestrichtien.

– La mobilisation de ressources en eau nouvelles et indépendantes du réseau d’eau potable pour les périmètres irrigués.

Tous les efforts actuels de l’ONG dans cette région sont tournés vers ces deux objectifs : compréhension et traitement du problème des colmatages ferriques, mobilisation de ressources dédiées à l’irrigation. Ils nécessitent bien évidemment de dépasser le cadre contraint de notre petite structure, et font l’objet de nouvelles collaborations extérieures (actuellement Aquassistance, ONG de GDF Suez, et ADOS, ONG des départements de l’Ardèche et de la Drôme) et d’un nouveau programme co-financé par la Région Ile de France et les Lions Clubs. Pour le proche avenir, une partie de l’équipe opérationnelle du CERADS prévoit de s’installer à Saint-Louis du Sénégal afin d’assurer un suivi permanent des projets et commencer à jeter les bases d’une « sénégalisation » du staff de l’ONG.