Mission rapide, fin février 2020, sur les deux villages dans lesquels nous avons élaboré des projets d’arboriculture fruitière :

Doumga Rindiaw, où la coexistence des variétés fruitières et du maraîchage se déroule au mieux.

Nous avons pu observer la fructification des premières papayes, la floraison des manguiers, et eu la bonne surprise de partager un repas composé de légumes frais (carottes, betteraaves radis, tomates, …) tous issus du jardin, un luxe alimentaire tout à fait exceptionnel pour ceux qui pratiquent le Fouta. C’était bien l’un des objectifs lors de la mise en place de ces périmètres, que contribuer à varier et mieux équilibrer le régime alimentaire familial.

 

Manguier en fleurs

Manguier en fleurs

 

Les beaux navets du jardin

Un point inquiétant : le hasard a fait que notre visite à Doumga coïncidait avec une météo peu propice, vent de sable et fortes chaleurs venues du désert tout proche. Conséquence immédiate : la nébulosité devient telle que les pompes solaires ont un très faible débit, tant pour l’usage agricole, que pour le forage d’eau potable, ce qui est évidemment très préoccupant. Il n’y a décidément pas de solution miracle en ce qui concerne le mode d’énergie motrice.

Agnam Lidoubé : un périmètre maraîcher à trois facettes.

  • la zone de maraîchage traditionnelle, où les nouveaux fruitiers, selon la volonté des exploitantes, n’ont été introduits que parcimonieusement, en tête des planches.
  • la zone d’extension de l’arboriculture fruitière, sur la parcelle attenante où nous avions auparavant implanté nouveau puits et château d’eau (voir à ce propos article « mission dans le Fouta –septembre 2015). Nous y avons été agréablement surpris par l’association de planches de maraîchage aux rangs d’arbres fruitiers.

J’en conclus que si les femmes d’Agnam sont hostiles à incorporer des fruitiers dans les zones maraîchères, elles sont favorables à introduire du maraîchage dans la zone fruitière …C’est donc un excellent résultat pour l’optimisation de l’eau et le résultat économique !

  • la zone expérimentale conduite par Pierre Léotard avec l’association « Les amis d’Agnam » : extraordinaire sensation que cheminer sur un terrain recouvert de résidus organiques (surtout des BRF –bois et résidus forestiers), régulièrement arrosé, et dégageant l’odeur de décomposition organique comme dans nos forêts tempérées. Il s’agit d’une expérimentation à plus long terme, mais singulière dans cette région du Fouta.

Forum d’Agnam Lidoubé :

L’objet principal de notre séjour à Lidoubé était toutefois notre participation au Forum du développement, organisé par notre ami Samba Touré.

Regroupant de nombreuses ONG, dont AGIR Secteur Afrique, représentée par notre collègue Catherine Tournyol, avec laquelle nous avons cheminé lors des visites de ces périmètres hydro-agricoles. Nous espérons revenir prochainement sur les conclusions de ce dernier forum. En ce qui concerne notre ONG , nous avons proposé deux engagements :

  • lutter contre l’usage exclusif des sacs d’emballage plastique
  •  amplifier le développement des périmètres fruitiers, par l’aménagement de deux hectares nouveaux, cette fois non pas en terre de Diéri, mais en terres de Walo disponibles dans la vallée du fleuve. Ce dernier projet pourrait être proposé dans un cadre de Coopération décentralisée, avec un autre projet-frère à Doumga Rindiaw, dés lors que les élections municipales françaises auront pu être menées à leur terme.